Lorsque nous vieillissons, à partir de la trentaine généralement, notre visage perd du volume, la peau se détend et on peut voir apparaître un petit relâchement. Au fur et à mesure que la perte de volume se poursuit, ce phénomène physiologique va s’aggraver, et l’on verra apparaître d’abord un sillon nasogénien, puis un pli d’amertume, et enfin une basjoue.
Lorsque j’ai appris la chirurgie plastique avec mon père et ses collègues, dans les années 1990 et 2000, il n’y avait qu’un seul traitement pour le relâchement: le lifting chirurgical. Puis sont apparus les fils tenseurs et les machines à énergie (HIFU, radiofréquence), mais leur efficacité est souvent modeste, et ils ne traitent pas le problème à sa racine, à savoir la perte de volume.
En 2015, avec l’apparition du Voluma de Juvederm, une nouvelle génération d’acide hyaluronique plus cohésifs (plus denses) a véritablement changé ma façon d’aborder le relâchement du visage et du cou. Ces acides hyaluroniques ne sont plus là pour hydrater la peau, comme les premiers produits qui avaient une action superficielle. Ils sont placés en profondeur, contre l’os, et ils agissent comme des piliers capables de donner de la projection, comme nous le faisions dans les années 1980 et 1990 avec les implants et les greffes osseuses, mais avec beaucoup plus de sécurité et de fiabilité.
Aujourd’hui, les injections d’acide hyaluronique sont à mon avis la meilleure solution pour traiter un relâchement léger à modéré du visage et de l’ovale. Et comme chaque visage est unique, j’analyse précisément chacun de mes patients et je leur construis un plan de traitement spécifique pour leur visage. J’utilise pour cela une langue développée spécifiquement pour les injections et qui s’appelle les MD Codes.
Qu’est-ce que les MD Codes ?
Les MD Codes sont un langage spécifiquement conçu pour que les injecteurs du monde entier puissent décrire précisément leur plan de traitement. Le visage est divisé en 84 points ou codes, et chaque traitement est noté dans cette langue. Par exemple, pour qu’une patiente ait l’air moins fatiguée, je vais corriger le cerne et cela sera noté de la manière suivante:
CK1 + CK2 + CK3 + T1 + Tt1 + Tt2 + Tt3.
Lorsque vous parlez couramment cette langue, vous savez immédiatement ce qui doit être réalisé, comme une partition de musique.
Cette langue a été inventée par Mauricio de Maio, un visionnaire qui nous pousse à faire progresser cet art des injections. En France, j’enseigne cette méthodologie des MD Codes à mes collègues médecins esthétiques, dermatologues et chirurgiens, et cela nous aide tous à donner des résultats encore meilleurs à nos patients.
Quelles sont les zones traitées par les MD Codes ?
Dans les MD Codes, 84 points d’injection sont identifiés sur le visage. La cartographie respecte les reliefs osseux, les structures nerveuses et vasculaires ainsi que les compartiments graisseux situés sur le visage. Chacun de ces points correspond à une action précise, que ce soit dans un but de comblement, de soutien, de lifting, ou encore de décontraction des muscles.
Les zones du visage qui peuvent être traitées sont :
- Les pommettes (CK: cheek CK1 à CK5)
- Les tempes (T: temple T1 T2)
- Les lèvres (Lp: lip Lp1 à Lp8)
- Le front (F :forehead F1 à F3)
- Le sourcil (E: eyebrow E1 à E3
- La vallée des larmes (Tt: tear trough F1 à F3)
- Les sillons nasogéniens (NL : nasolabial folds NL1 à NL3)
- La mâchoire (Jw5: jawline Jw1 à Jw5))
- Le menton (C: chin C1 à C6)
- Les plis d’amertume (M: marionnette lines M1 à M3)
Pour traiter le relâchement avec les injections d’acide hyaluronique, et donc faire un véritable lifting sans chirurgie, je cible les zones de soutien latéral, qui se sont dégonflées, ainsi que le menton et l’ovale.
Un lifting sans chirurgie se notera donc de la manière suivante:
CK1 + CK4 + Jw1 + Jw4 + Jw5 + C1 + C2
Vous remarquerez qu’il y a là 7 MD Codes, et c’est pourquoi on appelle cette méthode le 7 Point Shape. Pour les hommes, on rajoute 2 codes (Jw2 + C5), et c’est donc un 9 Point Shape.
Quelle est la différence entre le lifting chirurgical et le lifting médical ?
Le lifting médical avec injections d’acide hyaluronique permet de corriger la fonte de certains volumes du visage et de gommer les rides. Le produit de comblement utilisé est résorbable et le risque de complication est extrêmement faible, inférieur à 5%. La méthode est peu invasive et ne nécessite pas d’éviction sociale ou professionnelle. Les injections ne sont pas définitives et doivent être renouvelées, mais c’est aussi un gage de sécurité, par rapport aux injections des produits non résorbables des années 1990 2000 qui ont causé tant de catastrophes irréversibles. Je sais à quel point les patients souhaiteraient ne pas avoir à répéter les traitements, mais l’expérience montre qu’il vaut infiniment mieux répéter tous les 12 à 24 mois des injections sans danger que de faire une seule fois une injection permanente qui se complique de façon irréversible. Le lifting sans chirurgie sera efficace chez les patients ayant un relâchement faible à modéré, généralement avant la ménopause et la petite cinquantaine.
A contrario, le lifting chirurgical est indiqué pour les relâchements modérés à sévères, une fois que la perte de volume physiologique a été compensée par des injections. J’aime bien faire un lift chirurgical autour de la petite cinquantaine, car le résultat sera alors très subtil, et cela va donner un vrai coup d’arrêt au vieillissement pour au moins 10 ans.
Depuis 5 ans, j’utilise une méthode de lift chirurgical qui s’appelle le lift deep plane ponytail. Ce type de lifting chirurgical donne des suites plus simples que celles du lift High SMAS, et les résultats sont encore plus naturels. Je trouve que ce type de lift convient particulièrement bien aux patients français qui veulent que cela ne se voit surtout pas, et que personne ne puisse voir les cicatrices. On n’a pas mal, on reprend le travail au bout de 5 à 6 jours, et une vie normale en une quinzaine de jours au plus.
En conclusion, les deux méthodes de lifting, par injections d’acide hyaluronique ou par chirurgie, se complètent parfaitement. Pour les patients entre 30 et 50 ans, je conseille de recourir au lifting médical, car cela va habituellement suffir à traiter les premiers signes de relâchement, tout en traitant également un air fatigué, triste ou sévère. Les résultats sont immédiats et on reprend tout de suite sa vie normale. On se revoit tous les 12 à 24 mois, mais il faut faire à chaque fois une analyse MD Codes précise, pour éviter de trop injecter et ne plus avoir l’air naturel.
Au delà de 50 ans, surtout si le cou commence à se détendre lui aussi, j’encourage les patients à se poser la question du lift deep plane. C’est normal que cela fasse peur, mais si l’on réussi à dépasser cela, c’est le traitement de référence du relâchement du visage et du cou. Dans des mains entraînées, les résultats sont superbes et naturels.
Le traitement par MD Codes est-il le même pour tous les patients ?
Le traitement par MD Codes est entièrement personnalisé. Lors d’une consultation, une évaluation attentive est réalisée sur chaque patient pour lui proposer un traitement en adéquation avec ses attentes. Le praticien étudie avec la plus grande précision la structure osseuse du visage, les muscles et l’irrigation. Cette méthodologie étant très poussée, elle nécessite d’être réalisée par un chirurgien expert spécialement formé.
En fonction des souhaits du patient, le chirurgien analyse les causes réelles derrière chaque demande. Le traitement répond ensuite à ces problématiques (corriger le relâchement, paraître moins fatigué, féminiser ou masculiniser le visage, amincir le visage, corriger l’aspect trop triste ou trop sévère des traits…).
Lifting sans chirurgie : quels sont les résultats auxquels le patient peut s’attendre ?
Les MD Codes permettent de restructurer le visage, d’agrandir le regard, de repulper les lèvres, en somme : de retrouver des volumes adaptés et totalement proportionnels entre chaque partie du visage. Le visage est plus harmonieux. Les résultats obtenus sont très naturels. Les petits défauts sont corrigés (menton fuyant, bosse sur le nez…).