Des cicatrices anormales ou disgracieuses
La discrétion des cicatrices est un impératif en chirurgie plastique, que l’intervention relève d’une reconstruction ou d’un acte esthétique. Elle repose à la fois sur leur camouflage, notamment pour les interventions sur le visage ou les seins, et sur la technique de suture. Le processus de cicatrisation, qui s’étale normalement sur 12 mois, reste malgré tout aléatoire. Deux complications sont possibles : les cicatrices chéloïdes, très rares, et les cicatrices hypertrophiques. Les premières se traduisent par l’apparition de boursouflures sur une cicatrice souvent localisée sur une zone de tension (sternum, épaule, arrière de l’oreille…). Difficiles à traiter, elles sont plus fréquentes sur les peaux noires. Les deuxièmes sont liées à une hyper-inflammation de la cicatrice qui devient rouge, épaisse et gonflée. La cicatrice hypertrophique survient surtout vers le 3e mois (phase de pic inflammatoire), c’est pourquoi je prévois toujours une consultation de contrôle à cette période. Elle est plus fréquente dans certaines familles (terrain héréditaire) et touche plutôt les zones de tension (épaule, sternum, ventre…), l’étirement et le manque de souplesse de la peau exacerbant l’inflammation. La prise en charge (pansements, corticoïdes locaux) améliore peu à peu l’aspect, mais la cicatrisation est alors plus longue (environ 24 mois).
Je reçois également des patients opérés ailleurs, parfois des années après l’intervention (suite à un accident ou en raison d’une maladie). Leur cicatrice peut être trop large parce que le chirurgien n’a pas, en général, recousu sous la peau, comme nous le faisons habituellement en chirurgie plastique, auquel cas il faut l’enlever et la refaire. Elle peut aussi être creusée en raison d’une perte de tissu sous-cutané non comblée au moment de l’intervention initiale, auquel cas il faut restaurer le volume grâce à un lipofilling.